Journal Juin 2005
L’annonce des 38 millions € perçus par le PDG de Carrefour pour son départ à la retraite, soit 2 515 années de SMIC, a scandalisé l’ensemble des français. Cette somme colossale correspond à une clause de non-concurrence pendant 3 ans et au calcul de sa retraite. En 2005, il percevra 4 millions €, alors que son entreprise a refusé une augmentation de quelques dizaines € à ses salariés ! Cette affaire survient après le scandale des stock options de Philippe Jaffre chez Elf ou encore des indemnités de départ de Jean marie Messier chez Vivendi .
« Les dirigeants de sociétés ont voulu mettre en place un jeu où ils gagnaient à tous les coups » déclarait au Monde l’économiste Élie Cohen. « Face je gagne, pile tu perds » C’est ainsi que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie définit le système des Stock options !
Une mission parlementaire dirigée par le Président de la commission des lois Pascal Clément (Nouveau Garde des sceaux) a émis des réflexions intéressantes en pointant des comités de rémunérations insignifiants, les fortes rémunérations de patrons sur le départ et ayant échoué, et la responsabilité des conseils d'administration qui autorisent de tels accords.
Mais elle a malheureusement accouché de recommandations de pure forme portant sur les règles de présentation des rémunérations et sur l’interdiction de plans de stock options en période d'effondrement des cours. Thierry Breton, Ministre de l'économie et ancien PDG de France Telecom, s’est engagé à prendre en compte les conclusions de la mission Clément dans un amendement à sa loi de modernisation de l'économie qu’il présentera en juin au Parlement.
Autrement dit, les nantis du CAC 40 n’ont vraiment rien à craindre !