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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
16 octobre 2005

Contre les peurs universelles, LA SOLIDARITE ?

globeDes murs, remparts contre la réalité
                    Albert Levy chercheur à l'Institut français d'urbanisme, Paris-VIII

" Nous assistons à un paradoxe : alors que la mondialisation se présente comme un procès d'ouverture du monde sur le monde, alors qu'avec le développement des NTIC et du Web la circulation des informations n'a plus de limite et fonctionne à la vitesse de la lumière, murs et barrières se dressent pour freiner cette dynamique...Nous avons affaire aujourd'hui à une tension conflictuelle majeure, l'opposition entre mondialisation et protection, quel troisième terme, quelle exigence nouvelle faudrait-il introduire pour résoudre cette contradiction : La solidarité ? "

La totalité de l'article paru dans Libération le 10 octobre 2005 ci dessous

Quand on parle de mur, on pense immédiatement à la clôture que les Israéliens sont en train d'ériger entre eux et les Palestiniens. Condamné dans son principe et son tracé par le tribunal de La Haye, critiqué par certains comme politique d'apartheid, le gouvernement israélien répond qu'il s'agit d'une mesure sécuritaire, nécessaire et provisoire, en attendant l'hypothétique paix à venir, à construire avec les Palestiniens, qui démolira... tous les murs.

Mais le mur, c'est aussi cette double clôture de protection (qui va être portée de 4 m à 6 m de haut) dressée entre l'Europe et l'Afrique qui enferme les deux enclaves coloniales urbaines espagnoles de Melilla et Ceuta en territoire marocain, pour défendre l'Europe contre les invasions d'immigrés venant d'Afrique. On a vu récemment les dramatiques incidents (5 morts et plusieurs dizaines de blessés, autorités espagnoles et marocaines se renvoient la responsabilité) causés par le passage en force des immigrants africains, dont certains attendaient depuis plus de deux ans face à ce mur, après une longue et périlleuse traversée du désert (à pied) vers cette «Terre promise», l'Europe.

Ce n'est pas le seul mur qui sépare le Nord et le Sud : la Méditerranée constitue aussi une barrière naturelle qui protège la forteresse Europe de Schengen. Là aussi, régulièrement, des centaines de «candidats à l'immigration» tentent de franchir cette mer en utilisant des embarcations de fortune, exploités par des trafiquants sans vergogne, fuyant la misère et le malheur de leurs conditions d'origine, et n'ayant plus rien à perdre, sinon leur vie. Mur construit, mur naturel, ces murs sont aussi des murs d'indifférence élevés entre pays riches et pays pauvres ravagés par le sida, la famine, la misère, par les guerres intestines qui tournent au génocide (Rwanda, Darfour...), souvent avec la complicité des Occidentaux qui soutiennent les régimes en place, ou qui assistent, impuissants aux drames qui s'y déroulent.

Un autre mur (avec un no man's land désertique de plusieurs kilomètres), sur la frontière est de l'Europe, divise l'île de Chypre : la Chypre grecque, européenne, et la turque. Pourtant, la Turquie, candidate à l'entrée dans l'Europe, a trouvé de nombreux soutiens européens et la Commission elle-même favorable commence à ouvrir les négociations.

Qui dit mur, dit point de passage surveillé : check point Charlie fut longtemps l'emblématique point de passage dans le mur de Berlin. Aujourd'hui les check points israéliens, filtres de contrôle contre les terroristes, sont devenus synonymes de répression et d'humiliation quotidienne pour les Palestiniens. Avec l'extension du terrorisme, les portes d'embarquement des aéroports sont devenues de véritables check points avec longues files d'attente, contrôles d'identité répétés, fouilles des bagages, des personnes, rayons X... Les barrières policières entre Etats se multiplient pour des impératifs de sécurité.

Ces murs entre continents, entre Etats (comme le mur frontière entre les Etats-Unis et le Mexique) passent aussi à l'intérieur des pays. Mur d'argent entre quartiers aisés et quartiers en difficulté que la politique de la ville tente d'abattre : ne parle-t-on pas de désenclaver les quartiers sensibles ? Fragmentation sociale, ségrégation, exclusion... le développement socio-économique ne cesse de construire des cloisons étanches entre individus, groupes, classes, communautés, en dépit des politiques annoncées et engagées d'intégration, d'émancipation, de promotion : ne parle-t-on pas du lien social à retisser ?

Face à la Chine, à son capitalisme sauvage, les sociétés occidentales prennent peur, remettent en cause leurs principes et la loi du marché : ici et là des voix s'élèvent pour réclamer une protection des secteurs menacés, construire des barrières douanières pour endiguer le flot des marchandises chinoises. La mondialisation est dénoncée : contre l'invasion des personnes (immigrés), contre l'invasion des produits (bon marché), on érige ou on exige des murs.

Nous assistons à un paradoxe : alors que la mondialisation se présente comme un procès d'ouverture du monde sur le monde, alors qu'avec le développement des NTIC et du Web la circulation des informations n'a plus de limite et fonctionne à la vitesse de la lumière, murs et barrières se dressent pour freiner cette dynamique. Tout se passe comme si ce phénomène d'ouverture trop large, trop rapide, entraînait, en réaction, un processus de fermeture. Nous sommes dans une situation conflictuelle (ouverture vs fermeture), dialectique qui structure la vie sociale selon le sociologue allemand Georg Simmel. En reprenant le paradoxe du couple républicain liberté et égalité, Simmel soulignait l'antagonisme de ces deux notions, et montrait que la tension entre elles est indépassable, justifiant ainsi l'introduction du troisième terme : «Ce fut peut-être parce qu'instinctivement on a saisi la difficulté de cet état de choses qu'on a joint à la liberté et à l'égalité une troisième exigence, celle de la fraternité.» Nous avons affaire aujourd'hui à une tension conflictuelle majeure, l'opposition entre mondialisation et protection, quel troisième terme, quelle exigence nouvelle faudrait-il introduire pour résoudre cette contradiction : la solidarité ?


Pour en savoir plus sur la solidarité au quotidien

Dans le Val d'oise, Consulter le centre de documentation et d'animation sur la solidarité internationale dont le but est de contribuer à l'Éducation populaire et à l'Éducation au Développement, provoquer la prise de conscience du public face aux inégalités des rapports Nord-Sud et l'amener à la solidarité nécessaire avec les populations des pays du Sud :

"Informer et éduquer pour construire un monde solidaire".
http://www.lacase.org

Il convient de remarquer que cette association est subventionnée par le Conseil général :
605 € en 2004

633 € en 2005

La municipalité de Villiers le Bel ayant accordé à l'association :
14 325 € en 2004
16 500 € en 2005

C'est dire l'investissement de la majorité du Conseil général pour soutenir cette initiative !

En Ile de France, consulter la coordination Ile de France des centres d'information pour le développement et la Solidarité internationale (avec le soutien du Conseil régional d'Ile de France).

http://www.ritimo.org/idf/index.htm


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