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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
6 novembre 2005

La France a peur ! Le remake de 2002 ?

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Voilà le tract qui traduit le mieux la campagne indigne de la droite en avril 2002

Cette mise en scène aurait pu être qualifée de grotesque si elle n'avait pas berné des millions de braves gens partout en france et dans toutes les couches de la population. On a montré du doigt les banlieues populaires, les  Français que les  média et certains hommes politiques de droite, certains inconscients mais beaucoup totalement responsables, appellent encore "de seconde génération, voire d'origine maghrébine ou africaine etc.";

Ce discours est inacceptable et porteur de toutes les discriminations. Il faut dénoncer ceux qui se contorsionnent pour  ne pas voir, pour ne pas accepter que la France de 2005 n'est plus ni "blanche", ni "chrétienne", "ni rurale", qu'elle est différente, qu'elle est autre, qu'elle change et que c'est la France du XXIème siècle tout simplement.

Et les amalgames toujours en vigueur entre "Français de seconde génération", "d'origine... avec immigration, clandestins, délinquants, dealers, mafieux, et plus récemment islamistes etc. sont insupportables, insultants et donne bien la teneur du message véhiculé.

Je traduis : Attention, vous les français, vous êtes en danger. C'est du Le Pen, sans le Pen !

Je ne suis pas loin de penser, et puisque je le pense, je le dis, que Nicolas Sarkozy imagine pouvoir bénéficier du  pourrissement d'une situation que manifestement il ne maitrise pas, pour apparaitre comme l'homme seul capable de résister "aux dérives barbares de notre société", je force un peu le trait mais si peu, afin de laisser entendre de façon subliminale, peut être mêmede le dire clairement (?), ou de faire dire par d'autres : "Le choix est entre Le Pen et moi".

Ne vous laisser pas abuser de nouveau, ne vous laisser pas distraire de la réalité.

La France ne connait pas un soulèvement insurectionnel ! Quelques dizaines, voire quelques centaines d'individus, jeunes (?) ou autres, ont déclenché une "guerre" contre la police, contre les institutions et même contre la totalité de leur environnement. Je reprends volontiers le mot de Bernard tapie qui vient de parler sur LCI de "championnat de France des incendies de bagnoles". Celui ci serait drôle si la situation n'était pas aussi sérieuse.

Il n'y a pas l'ombre du commencement de la moindre preuve des allégations du gouvernement et de la droite sur une quelconque organisation, une prétendue manipulation, et si vous lisez entre les lignes, vous lirez "islamique".
La manipulation, si manipulation il y a, est gouvernementale mais aussi médiatique : Exemple, on trouve quelques urluberlus qui hurlent, on les suit, on les filme et ils s'y prêtent de bonne grâce, on généralise le discours et voilà fagotée une conspiration islamiste en France !

Ce délire pourrait être risible. Il ne l'est pas car on voit la volonté de certains à droite de monter du doigt le coupable idéal de cet accès de violence : Il est beur, il est black, il est musulman, il est délinquant, il est étranger, il est sans papiers !

Voilà pourquoi les Français doivent demander, exiger même qu'il soit mis fin sans tarder à ces violences sans précédent en terme de dispersion territoriale et d'importance, en clair le Gouvernement et le Ministre de l'intérieur sont priés de remplir leurs missions.

Mais en sont ils encore capables, ou bien en ont ils vraiment la volonté au delà de l'affichage ?

Après les discours qu'elle a tenus, la droite doit répondre de ses actes et de ses échecs qui vont bien au delà de la politique de sécurité.

Je renvoie les plus courageux à la lecture des débats de juillet 2002 sur la fameuse loi Sécurité et Liberté, présentée par Sarkozy. Loi sur la sécurité discussion parlementaire 07 2002.zip

La discussion s'est terminée par ces mots de Sarkozy qui prennent un sens tout particulier aujourd'hui :

"Je veux remercier la majorité pour son soutien et sa détermination. En 1997 nous avons vécu une grave mésaventure, non parce que nos idées étaient minoritaires, mais parce que nous avons donné le sentiment de ne pas être prêts à nous battre pour elles. C'est le contraire que vous venez de faire et je vous en remercie. C'est une belle leçon de démocratie que de respecter, après les élections, les engagements pris pendant la campagne.

Je ne me fais aucune illusion. Le plus difficile commence maintenant.

En effet, une immense espérance est née dans ce pays. Les Français, si souvent déçus, se disent qu'avec nous les choses vont peut-être changer. Je n'en tire aucune conclusion sur nos chances de succès, mais j'ai bien conscience du poids qui pèse sur nos épaules. Nous n'avons pas le droit de décevoir les Français.

A ceux qui ne croient pas en notre politique, je leur demande, sans mépris aucun, de reconnaître au moins qu'ils ont échoué. Cela arrive, cela nous est arrivé, mais nous en avons tiré des leçons."

Les propos des matamores de droite sont édifiants à l'aune de la situation actuelle et ceux tenus par les responsables de gauche apparaissent particulièrement mesurés et bien plus en phase avec la réalité de terrain.

En une phrase, d'un côté des propos incendiaires d'idéologues vainqueurs contre ceux de démocrates responsables qui avaient le sentiment diffus de n'avoir pas su dire leur vérité de terrain, terrassés par une vague médiatico démagogique qui avait tout emporté et placé aux responsabilités des vociférateurs vengeurs et dangereux.

Vous y trouverez  notamment les propos hallucinants du conseiller, ou "porte flingue", au sens figuré bien sûr, c'est au choix, de Nicolas sarkozy, le député Maire d'asnières manuel Aeschliman qui dit je le cite :

" Permettez-moi de vous dire la joie et l'honneur que je ressens au moment de m'exprimer sur ce texte essentiel et de vous redire, Monsieur le ministre, toute la confiance que m'inspire votre action... À ce stade de notre débat, que nous inspire l'attitude de l'opposition ? À l'évidence, la gauche souffle le chaud et le froid et là où M. Dray ouvre la voie à un possible consensus, au moins sur certains sujets, certains de ses collègues socialistes annoncent d'ores et déjà qu'ils ne voteront pas le texte. Une telle méthode ne nous surprend pas : un pas en avant, trois pas en arrière... Ne revenons pas sur ceux qui ne sont plus parmi nous, sur M. Jospin qui, longtemps, a baigné dans un océan de naïveté. Mais force est de l'admettre : c'est à partir de 1981 que la délinquance a changé de nature. Traditionnellement révoltées contre la société, les bandes de jeunes sont alors devenues véritablement criminelles. De même, c'est à partir de cette date que les voyous ont bénéficié de l'oreille attentive des gouvernements de gauche...Face à l'urgence de la situation, les maires ont pris les mesures qui s'imposaient pour pallier les carences de la puissance publique. C'est ainsi qu'ont été constituées des polices municipales, cependant qu'étaient installés des systèmes de vidéosurveillance et que, plus récemment, certains maires prenaient des arrêtés tendant à limiter la circulation nocturne de mineurs non accompagnés. J'ai en mémoire le souvenir cuisant d'un débat télévisé avec M. Bartolone où mon contradicteur n'hésita pas à présenter comme de véritables loups-garous les maires qui avaient osé prendre les fameux arrêtés couvre-feu ! Chacun sait pourtant que si loups-garous il y a, il faut plutôt les rechercher du côté des voleurs, des violeurs et des dealers !"

Comment un député de la République peut il tenir des propos aussi indigents quand on sait la réalité et la complexité des phénomènes de délinquance.

Ce sont ceux la qui sont au pouvoir jusqu'en 2007, ne vous y tromper pas et ce sont les mêmes, les plus durs parmi eux qui vont vous demander une prolongation de contrat que leur candidat ait demain le visage de sarkozy, de Villepin ou de Chirac. Ne vous y trompez pas, pas 2 fois !

.

Je voudrais dire au Ministre de l’intérieur qu’il ferait bien de se consacrer à sa seule tâche de Ministre de l’intérieur qui est déjà, chacun le voit bien, écrasante. Je veux lui rappeler qu'un ministre Ministre de la République doit se consacrer entièrement à sa fonction de Ministre. il ne peut pas être à la fois : 

  • Le Ministre le plus important du gouvernement

  • Le Président du Parti majoritaire

  • Le Président du Conseil général des Hauts de seine

  • Et pour couronner le tout candidat déclaré à la Présidence de la république depuis 3 ans, en campagne permanente
    contre le Président de la république et le 1er ministre en exercixe.

Le ministre de l’intérieur et de la parole depuis bientôt 4 années, plutôt que de se glorifier sans cesse des succès de sa politique, de multiplier les déclarations fracassantes tous azimuts et les coups médiatiques, ferait bien de se consacrer à sa tâche qui est déjà bien lourde. Il a beaucoup parlé, il a "mal parlé" à La Courneuve, à Perpignan, à Argenteuil et ailleurs, blessant des hommes et des femmes qui vivent dignement dans nos quartiers.

Il a eu, du moins nous l’a t-il assez répété, tous les moyens pour mettre en œuvre sa politique qui n'est malheureusement que répressive. Il l'a fait avec les résultats que l’on voit. Tout commentaire est devenu inutile.

La crise est réelle, elle est profonde, elle est nationale. Elle ne se résoudra pas en 2 temps et 3 mouvements avec je ne sais quelle nouvelle loi votée dans l’urgence.

Il y a un préalable, d’abord le rétablissement de l'ordre républicain et la paix civile, sans faiblesse vis à vis des casseurs mais sans amalgame avec les populations qui sont au coeur des cités et qui souffrent de cette situation. Du respect, beaucoup de respect, de la part du Ministre et des forces de police.

Mais attention, chacun voit bien que les solutions ne peuvent pas venir de mesures toujours plus coercitives pour les quartiers sensibles, la vidéo surveillance partout, les cars de CRS partout, les contrôles d’identité au faciès partout et à tout moment, bref toujours plus de mesures stigmatisantes pour les mêmes  toujours plus suspects, suspects de vivre dans les en banlieues pauvres de nos villes. Ces quartiers aspirent tout simplement à vivre mieux, sans des voitures qui brûlent mais avec l’espoir de lendemains meilleurs pour soi même et pour ses enfants. Rien ne se fera sans une politique différente, qui privilégie enfin vraiment :

  • L'emploi

  • Le logement

  • L'éducation et la formation

  • La lutte sans concession contre toutes les discriminations ...

La Gauche longtemps abasourdie après le choc de 2002, est sortie de sa torpeur, elle doit finir de relever la tête et ne plus jamais laisser le champ libre à ces aventuriers de droite qui ont fracassé notre pays déjà bien malade.

La Gauche républicaine ne doit pas rougir de ses valeurs et de ses choix.

Elle doit porter haut l'exigence de l’égalité, de la justice et de la solidarité.

Elle doit être aussi celle qui accueille, celle qui regarde au delà de ses frontières sans sortir les mitrailleuses.

La france doit rester la France des droits de l’homme, de tous les hommes.

Nous devons être sans faiblesse avec la délinquance, mais nous devons l'être tout autant avec ses causes !

Quelques mots encore sur :

Le silence de Chirac, (il parle ce soir à TF1) qui a failli depuis 1995 et la Fracture sociale, qui a été réélu sur le seul thème de l'insécurité, Chirac qui avec son gouvernement, a aggravé le quotidien des français et en premier lieu la vie des français les plus en difficulté, ce silence est assourdissant. L’autre candidat du second tour de 2002, celui qui ne dit rien, peut se frotter les mains. Non seulement ses thèmes sont repris jour après jour par la droite, mais les évènements récents sont pain béni pour lui. Il attend son heure et le danger est réel. Se rappeler aussi du Chirac éberlué place de la bastille le soir de sa victoire, ayant du mal à comprendre cette foule bigarrée qui le fêtait lui ! Le même qui ne comprenait pas les jeunes lors du début référendaire ! Se rappeler aussi De Villepin en difficulté face aux chômeurs lors du 100 minutes pour convaincre.

Sur la vision des évènements dans les grands média étrangers : http://www.courrierinternational.com/planetepresse/planeteP accueil.asp

Certains pays exploitent avec gourmandise nos difficultés, les Etats unis ou la Russie entre autres. Voilà une autre des retombées, celles là certainement inattendues du pyromane Sarkozy et quand on lit les propos du triste Douste Blazy, Ministre des affaires étrangères aux cotés de Gianfranco Fini (Numéro 2 du Gouvernement italien de Berlusconi et ancien dirigeant fasciste recyclé) on frémit : lire l'article du parisien de ce dimanche :

«Ce que nous vivons aujourd'hui dans nos banlieues, ce sont des problèmes majeurs liés à des pressions migratoires », mais « on ne réglera pas le problème de l'immigration de masse venant du Sud avec des mitraillettes ». Philippe Douste-Blazy, qui recevait vendredi soir dans sa ville de Toulouse ses homologues ministres des Affaires étrangères de l'Europe du Sud (Chypre, Espagne, Grèce, Italie, Malte et Portugal), a décidé de s'attaquer avec eux au problème de l'immigration clandestine « mafieuse et criminelle ». Un phénomène qui inquiète les Européens. Ils se rendent compte que cette immigration, « organisée par des gens qui s'en mettent plein les poches », est aussi à l'origine de bien des violences actuelles dans nos banlieues. « En France, le conflit social est plus grave car il est enraciné dans un conflit ethnique, que nous ne connaissons pas en Italie », souligne d'ailleurs son homologue italien Gianfranco Fini qui se dit « d'accord avec Sarkozy » car « il faut faire preuve de la plus grande fermeté » face aux violences urbaines. Et Fini d'ajouter : « L'immigration constitue aujourd'hui un défi pour toute l'Europe qui se doit d'avoir une politique commune car aucun pays ne peut tout seul faire face à l'immigration sauvage. »

« L'Eldorado européen »

Pour le chef de la diplomatie française et ses homologues de l'Europe du Sud qui préparaient le sommet euro-méditerranéen de Barcelone (27 et 28 novembre), la solution passe donc par le codéveloppement avec les pays d'Afrique d'où provient cette immigration massive. Le but, explique Douste-Blazy, c'est de « faire en sorte que les Africains restent chez eux. C'est la seule solution ». Car il faut à tout prix « éviter que ne se reproduisent de nouveaux drames humains » comme ceux des enclaves de Ceuta et Mellila, dont les images - assure-t-il - ont choqué tous les Français. Ce qui s'est passé entre le Maroc et l'Espagne, prévient Douste-Blazy, « ce n'est que le tout petit début du commencement d'un véritable drame » qui verra déferler en Europe « des centaines de milliers d'Africains attirés par l'Eldorado européen »
comme par un mirage. « A force de ne pas s'intéresser aux pays du Sud et de laisser s'y développer le désespoir », conclut-il, les groupes et réseaux terroristes y recrutent des kamikazes prêts à venir poser des bombes... comme à Madrid."

Que dire après ces propos irresponsables de celui censé représenter notre diplomatie !


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