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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
15 avril 2006

Jean LASSALLE a (peut être) gagné son combat mais la politique est KO debout !

jean_lassalle La dignité de cet homme a éclaté dans tous les reportages et sur toutes les photos. A mesure qu'il s'est affaibli, il est devenu un "objet" médiatique incontournable, vecteur d'émotion et de compassion pour l'ensemble des Français touchés par ce visage décharné prêt à mourir...
Il est aujourd'hui sauvé et chacun peut s'en réjouir mais cela ne doit pas nous faire oublier le message que son action extrême nous a envoyé. C'est un coup très sévère porté à nos institutions, qui entend mettre en lumière l'impuissance des représentants politiques par un des leurs.

Un article de Libération ce matin dissèque parfaitement le danger gravissime pour l'action publique et la Démocratie représentative que représente l'action du député pyrénéen. Extrait :

«Cette affaire montre une chose : l'impuissance du politique, note Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral à la CGT. Une impuissance a l'oeuvre aussi lors du conflit du CPE, et qui a conduit à trois mois de conflit social.» «La crispation était différente, le conflit était collectif, nuance-t-il. Mais ces deux événements montrent que la France traverse une crise sociale grave.» «Lassalle a gagné, assure de son côté un délégué CGT dans la métallurgie, qui a eu à gérer au début de l'année un gros plan social dans son entreprise. Mais après, comment continuer à dire aux copains qu'il faut mettre les pouvoirs publics de notre côté en cas de conflit ? Désormais, les gars vont me dire : "Il faut tout casser, puisque les députés eux même montrent qu'ils n'ont aucun pouvoir."» ...
Le président de l'UDF, François Bayrou, préfère rappeler que son ami Jean Lassalle était «un homme seul face à une multinationale». Et qu'il a fini par l'emporter : «C'est un incroyable signe d'espoir. C'est une nouvelle forte pour la France réelle contre la France officielle.» Comme Le Duigou, le leader centriste estime que «c'est exactement la même chose qui a poussé 2,5 millions de personnes à manifester dans la rue et un député à cesser de s'alimenter durant quarante jours. On ne nous écoute plus. C'est un drame pour la démocratie française».
Un enthousiasme que tempère le vert Noël Mamère. Pour ce praticien de la désobéissance civique, le geste de Lassalle est «un constat d'échec. Sa grève en dit long sur les faiblesses, sur l'incapacité des politiques face au désordre économique». Cependant, comme Bayrou, le député de Gironde considère que la grève de la faim de Lassalle est le symptôme que «notre démocratie est vraiment malade». Malade encore lorsque des salariés licenciés menacent de faire sauter leur usine, comme à Cellatex dans les Ardennes, en 2000. Malade toujours lorsque des jeunes de banlieues défavorisées détruisent des écoles et brûlent les voitures de leurs voisins. Malade enfin lorsqu'un gouvernement impose ­ sans dialogue social ­ la précarité aux moins de 26 ans. A un an de la présidentielle, la victoire de Lassalle fait résonner étrangement la phrase du roi Pyrrhus :

«Encore une victoire comme cela, et nous sommes perdus !»

  • Mon commentaire :
    Il est vraiment temps que les citoyens se resaisissent et s'emparent de la politique, sortent des seules conversations de comptoir qui, si elles ont leur utilité (Nous en sommes tous les acteurs au bistrot ou ailleurs) ne peuvent pas suffire à se forger une opinion sur les grands problèmes de notre société, pas plus que le journal TV de 20 heures ou les émissions people.

  • Je m'inscris en faux contre l'allégation venue tout droit du monde de la pub qui voudrait que les partis "doivent améliorer leur offre pour séduire des électeurs - consommateurs" !
    Qu'une partie des jeunes se soient saisis du conflit du CPE pour ouvrir le débat sur la précarité, l'état de l'université ou l'organisation sociale en général, c'est la bonne nouvelle de ces dernières semaines.

  • Je leur demande de ne pas lacher la rampe, de ne pas rester dans la seule contestation qui a son utilité mais ne suffit pas, et d'investir les partis politiques qui se meurent de leur absence. Que les citoyens et pas seulement les plus jeunes, poussent enfin par dizaines, par centaines de milliers les portes des partis afin de les bousculer et de mettre sur la table les sujets qu'ils jugent prioritaires. Nombre de dirigeants locaux ou nationaux éloignés du réel (Et il ne suffit pas de faire valoir son statut d'élu local pour bien connaître la réalité des problèmes quotidiens de ses administrés). Au dela des sondages qu'ils affectionnent et des échanges convenus entre soi, ils auraient ainsi à faire face et à travailler avec des acteurs politiques "atypiques" porteurs d'idées neuves. Cela aurait aussi une vertu pédagogique pour ces derniers afin d'en finir avec le "Y'a qu'à" renvoyant les citoyens à leurs propres insuffisances, car il en ont comme leurs représentants, pas plus mais pas moins !

  • Au travail !


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