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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
23 avril 2006

La ruée vers l'or de grands patrons !

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A chaque article consacré aux parachutes en or que s'octroient les "Grand Patrons" avec la complicité des conseils d'administration et de surveillance, je ne peux m'empêcher d'avoir une réaction mitigée de stupéfaction et d'hostilité.
Comment osent ils ?
Ils osent et s'en accomodent sans états d'âme intimement convaincus d'être faits d'un autre bois que leurs semblables. Ils sont déjà rémunérés à des niveaux totalement inacceptables et injustifiables au regard des salaires moyens de leurs salariés. Seraient ils cupides à ce point ? Pas sûr : Ce qui compte autant que les sommes considérables en jeu, c'est le positionnement vis à vis de la caste dont il font partie. Dans une société éclatée comme la nôtre, alors qu'il faut défendre plus que jamais les valeurs de la solidarité, de tels exemples ajoutés aux gains faramineux des stars du football ou du show biz finissent par altérer la réalité du monde du travail. Cette situation est à mille lieux de l'exemplarité nécessaire quand on demande à tous, plus ou moins cabossés par la vie, de faire des efforts. Elle est de plus en plus insupportable et potentiellment génératrice de violence. La sensation du pouvoir confisqué et d'une puissance publique qui s'abandonne à la loi toujours plus cruelle du marché, sont les prémices de toutes les stigmatisations, de tous les racismes, de toutes les aventures. ATTENTION DANGER !

Lire l'article de Thierry Philippon - Maud Obels paru dans le  Nouvel Observateur du 20 avril :
Les petits secrets des grands patrons

Des chèques de départ de plusieurs millions d'euros et des retraites cousues main, la loi Breton, qui s'applique pour la première fois cette année, lève un nouveau tabou sur l'argent fou des PDG.

Chez Air liquide on sait se montrer généreux avec ses anciens patrons. Cette discrète société, leader mondial des gaz industriels, est une des plus performantes du CAC 40. Pour remercier les dirigeants qui ont fait son succès, elle leur verse chaque année une généreuse retraite, qui vient compléter le régime des salariés ordinaires. Edouard de Royère, patron jusqu'en 1995, reçoit chaque année un chèque de 1,6 million d'euros et son successeur Alain Joly 1 million d'euros. Ne vous inquiétez pas pour l'actuel PDG, Benoît Potier, lors de son départ, Air liquide a révélé cette année qu'il est prévu de lui signer un chèque de trois ans de salaires, ce qui représente actuellement une indemnité de départ de 6 millions d'euros. Parachutes dorés, « retraites-chapeau »... grâce à la loi Breton de 2005, qui s'applique pour la première fois, les petits avantages des dirigeants sont portés à la connaissance du grand public et figurent dans les documents d'information que sont en train de publier les groupes cotés en Bourse. Peu à peu on découvre l'intégralité des rémunérations folles des patrons. Malgré l'opposition du Medef, une première loi en 2001 avait imposé aux sociétés l'obligation de dévoiler les salaires versés aux dirigeants. Selon la société Proxinvest, ces rémunérations s'élevaient en moyenne en 2004 à 5,6 millions d'euros soit 15 000 euros par jour, pour les PDG du CAC 40. Avec les stockoptions, ces options de souscription d'actions à un prix intéressant, on atteint même 22,6 mil-lions d'euros pour Lindsay Owen Jones de L'Oréal ou 16,2 millions pour Bernard Arnault de LVMH ! L'obligation de transparence n'a donc pas calmé les excès.

Mais ce n'est pas tout. Dans la plus grande discrétion, les entreprises ont aussi mis en place des indemnités de départ généreuses, les parachutes dorés, ainsi que des compléments de retraite, les retraites-chapeau. Le scandale éclate, il y a un an, lorsque l'on apprend que Daniel Bernard, le PDG de Carrefour, quitte l'entreprise avec 39 millions d'euros ! Devant le tollé, un amendement à la loi Breton sur « la confiance et la modernisation de l'économie » oblige les entreprises à indiquer aussi les divers avantages et éléments exceptionnels qui complètent les salaires et les stock-options. On découvre aujourd'hui que, pour certains patrons, le montant des parachutes dorés est énorme : Antoine Zacharias, le PDG de Vinci, l'empereur des parkings, a reçu au début de l'année trois ans de salaires soit 13 millions d'euros. En plus, il touchera chaque année une retraite-chapeau lui permettant de conserver un revenu annuel représentant 50% de son salaire, soit 2,1 millions d'euros. Pas mal non plus le parachute de Maurice Lévy, le PDG de Publicis, estimé dans les conditions actuelles à 16 millions d'euros (1). La plupart des patrons ont ainsi prévu un cadeau de départ. Même Bertrand Méheut, le PDG de Canal+, qui avait protesté à cor et à cri contre les parachutes dorés de ses prédécesseurs, bénéficiera lui aussi d'une indemnité de 2 millions d'euros ! Pour trouver ces chiffres, il faut fouiller dans les rapports annuels des sociétés qui font parfois plus de 300 pages. Certaines comme BNP Paribas, Sanofi ou Veolia, qui indique une provision de 11,4 millions pour son PDG Henri Proglio, ont joué le jeu de la transparence. Pour d'autres au contraire, c'est un jeu de piste ou alors l'information est donnée de manière elliptique : quelques lignes dans un coin de page pour Accor, Schneider ou Total.

Pourquoi ces cadeaux ? Pour les patrons très bien payés, entre 1 et 3 millions d'euros, la retraite ne représentera que 15% à 30% du dernier salaire. Une chute de revenu considérable. «Pour la compenser et fidéliser les dirigeants, les entreprises ont mis en place ces régimes-chapeau qui permettent d'amortir la baisse de revenu de ces cadres supérieurs», explique Alain Boyadjian du cabinet spécialisé Hewitt Associates. Seulement lorsqu'il s'agit de verser pendant vingt ans 30% de son dernier salaire à un cadre, l'entreprise doit mettre de côté en provisions l'équivalent de six ans de rémunération. C'est-à-dire plusieurs millions d'euros. Les grands patrons ont souvent expliqué qu'ils étaient très bien payés car ils disposaient d'un bail précaire à la merci du bon vouloir de leurs actionnaires. On s'aperçoit qu'ils sont protégés par des indemnités de départ et des retraites d'entreprise très généreuses.

Le mot précarité n'a pas le même sens pour tout le monde.


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