La sortie... de route de Michel Rocard ?

Photo Stéphane de Sakutin (AFP)

J'ai beaucoup de respect pour l'homme qui ne passe pas pour un adepte de la langue de bois, mais en relisant son article paru dans le Monde du 16 juillet 2006, je m'interroge sur sa sortie :

• "J'avais compris que tout était foutu dès lors que François Hollande avait décidé la règle de l'unanimité, c'est-à-dire la synthèse, une bêtise sympathique mais qui a engendré la confusion"

La motion majoritaire ayant été largement adoptée par les miltants du PS et au sortir d'un affrontement  interne sur le référendum européen, fallait il tendre la main aux autres motions pour mettre fin à des clivages, pour beaucoup artificiels ? Je le crois et François Hollande a eu raison de le faire avant les échéances majeures de 2007.

• "c'est une catastrophe et un vrai danger pour la France que la campagne ait commencé si tôt". "Il est trop tard pour arrêter la course, mais nous sommes fous de nous être ainsi laissé embarquer par les médias qui nous ont imposé leur calendrier et leurs critères de sélection, d'où sont exclues évidemment l'expérience et la compétence"

Bien sûr que la synthèse n'allait pas changer la donne et le piège médiatique qui nous attendait pour la désignation de notre candidat à la présidentielle. Je suis d'accord avec Michel Rocard pour fustiger la médiatisation de la petite phrase et revenir au vrai débat politique sur les convictions, les idées et les solutions qu'attendent les Français.Les candidats socialistes sont entrés en pré- campagne, trop tôt peut être, trop tôt surement, mais pouvait il en être autrement lorsqu'il s'agit d'abord de convaincre d'abord les militants socialistes qui chacun a pu le constater ne sont pas des béni oui - oui ? Notre projet est un bon document de travail qui fixe des objectifs mais l'équation personnelle des prétendants reste une donnée essentielle de cette élection directe.  

• "Or comment confier un 30 tonnes bourré d'explosifs à des gens qui n'ont jamais conduit de poids lourds", s'est demandé M. Rocard, en réponse à une question sur les 20 points d'avance engrangés par Ségolène Royal sur Lionel Jospin.

Cette sortie de route était pour le moins inutile. Je suis d'autant plus à l'aise sur cette question que je me suis prononcé clairement pour DSK, après avoir espéré longtemps que Lionel Jospin serait en capacité de rasssembler la Gauche. Le temps politique l'a écarté du jeu et la mandature désastreuse de Jacques Chirac a fini de l'entraîner définitivement dans les coulisses de l'Histoire. Le changement générationnel est indispensable et il est souhaité par les Français. Attaquer ad hominem telle candidate à la candidature qui a sa légitimité comme les autres prétendants est une posture regrettable. Si tel devait être le ton des débats à venir entre les postulants, cela laisserait mal augurer de notre capacité de rassemblement, pourtant indispensable face au rouleau compresseur Sarkozy et au modèle de société qu'il nous propose et dont nous ne voulons pas.

Il y aurait le plus grand danger à oublier certaines évidences :

• Nous sommes tous Socialistes.
• Nous sommes tous politiquement responsables.
• Nous sommes tous convaincus qu'il faut gagner la bataille présidentielle.

Alors mes chers camarades, oui au débat, oui au choix respectable de chacun pour apporter son soutien à telle ou tel, mais attention aux débordements qui nous affaibliraient face à nos seuls adversaires : la Droite et l'Extrême Droite !

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