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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
28 octobre 2006

Candidats... Vos papiers !

Un sondage CSA  Sondage CSA 28/10/06 nous apprend que 2 électeurs français sur 3  sont prêts à voter pour quelqu'un issu de de l'immigration pour la députation et 3 sur 4 aux élections municipales. Les partisans de cette "révolution" se recruteraient principalement à gauche(85 % au PC, 84 % au PS et jusqu'à 94 % chez les Verts), mais aussi à droite avec des nuances (80 % à l'UDF, 62 % à l'UMP).
Ce n'est en rien une surprise car une telle question, dans la société d'aujourd'hui, ne pouvait pas induire une autre réponse. Qui oserait dire : Non, je ne veux pas être représenté par "un noir" ou "un arabe". Qui oserait répondre à un sondage : "Je suis raciste" ou à tout le moins "j'ai des a priori en fonction de l'origine du candidat" ?
C'est un peu comme le vote Front National, on déclare "Moi, jamais" et on vote FN dans l'isoloir.

En entrant dans le détail des questions, les clivages politiques s'affirment : A la question :
Aux élections législatives, vous personnellement, seriez vous prêt à voter pour une personne issue de l'immigration ?

OUI : Verts 91 %    NON : 9 %
OUI : PS : 78 %      NON : 22 %
OUI : PC : 75 %      NON : 25 %
OUI : UDF : 69 %    NON : 27 %
OUI : UMP : 55 %   NON : 43 %
OUI : FN : 33 %      NON : 67 %

Cela illustre,au delà des discours de façade des dirigeants, les réticences de l'éléctorat UMP

Concernant le PS, l'équation est complexe avec des inconnues multiples :

  • Respecter le choix des militants, ce sont nos statuts, choix qui ne se portera pas forcément sur tel ou telle en fonction de son sexe ou de son pays d'origine, et c'est heureux.

  • Respecter la parité que nous avons voulu inscrire dans notre droit

  • Respecter la diversité de la société française, en terme d'âge, de profession, de territoire, avec la nouvelle donne des "minorités visisbles" ? 

La réalité du PS est encore celle d'un parti avec beaucoup d'élus, essentiellement blancs, plutôt des hommes, nés en France, d'âge moyen, et avec une implantation locale.
Voilà pour le constat, mais derrière le constat la réalité est plus réjouissante et ça commence à bouger. En effet, nos sections représentent un peu mieux la diversité, un peu plus de femmes, plus de jeunes, plus de camarades, ni blancs ni du terroir, même si on est encore loin du compte. Seule la mixité professionnelle, dans une section comme la mienne, à Franconville, est déjà largement respectée.

Pour que ça change, il faut de la volonté politique et des réformes institutionnelles :

  • Convaincre les citoyens que faire de la politique, ce n'est pas "sale", que c'est enrichissant, fraternel et nécessaire à notre Démocratie.

  • Ne pas tomber dans la facilité et caricature des quotas

  • Limiter le cumul des mandats en nombre et dans le temps

  • Introduire une dose de proportionnelle dans les scrutins législatifs 

Un candidat, une candidate doit porter une ambition collective et avoir la capacité de fédérer et de convaincre. Est ce un problème de sexe, d'âge, de couleur, etc. Ce n'est rien de tout cela et c'est tout cela à la fois.Tous les citoyens, les adhérents et les autres, n'ont ni la vocation, ni l'envie de devenir des représentants, qu'ils soient nés ici ou ailleurs, qu'ils soient noirs ou blancs.

Qui se déclare candidat à une fonction élective dans nos sections et nos fédérations ?
D'abord celles et ceux qui détiennent déjà un ou plusieurs mandats au nom de l'expérience acquise.
Qui pourrait le leur reprocher ? Rarement les militants quand ils apprécient le quidam en question, militants qui ont tendance à l'investir avec un seul objectif, la gagne ! C'est une donnée cardinale au moment des échéances : Affronter une élection avec l'ambition de gagner et donc de choisir celle ou celui le plus à même d'être au rendez vous. Et dans ce cadre, tous les arguments peuvent être mis en avant y compris ceux (heureusement rares) qui ne s'expriment que sous le manteau : Bien sûr machin ou machine, il est, elle est formidable mais...Un arabe, un black, tu crois, c'est risqué, ça pourrait être mal compris, c'est contre productif etc.

DSK a voulu illuster cette situation d'un exemple en pointant le manque de diversité au PS, lors du second débat des prétendants à l'investiture présidentielle : "Vous savez combien il y a de conseillers généraux socialistes issus de l'immigration en France ? Il y en a un. Il s'appelle Hussein Mokhtari. Il est dans ma circonscription [Hussein est élu de Garges les Gonesse], parce que l'exemplarité moi j'y crois".

Hussein_MOKHTARI http://ensemblepourgarges.over-blog.com.
Il se trouve qu'Hussein est mon ami et qu'il saurait vous raconter son parcours du combattant mieux que je ne pourrais le faire. Hussein est un homme politique choisi pas ses camarades, qui a su s'imposer dans le plus difficle des scrutins, le scrutin uninominal, sur son propre nom, dans sa ville. Son élection change la donne politique. Il ne fait pas partie d'une minorité visible ! C'est un militant et un élu PS parmi d'autres et il ne revendique que cela. Qu'il n'y ait qu'un Hussein MOKHTARI en France, cela est évidement dommageable et doit évidemment nous interroger. La première réponse à mon sens est de cesser définitivement de parler de français issus de l'immigration : Ils sont français, elles sont françaises, comme vous et moi. Ils ont ou non les capacités de briguer tel ou tel mandat et d'obtenir la confiance de leurs camarades et le soutien de leur formation politique.

Le plus difficile pour un adhérent qui aspire à une fonction représentative, c'est d'abord de naître à la lumière de sa section et il n'est pas aisé de faire "sa place au soleil" dans une formation politique. Les codes existent, il faut les apprendre, et l'apprentissage peut être long. On peut progresser dans l'appareil, au risque de devenir ce que l'on appelle un "Apparachik". On peut également se distinguer pour acquérir la légitimité du suffrage universel, c'est la voie idéale.
Bref, la route pour tous est sinueuse et les étapes connues :

  • Des institutions réformées avec des assemblées plus représentatives,
  • Des partis volontaristes qui jouent un rôle central dans le processus
  • Des citoyens capables de les investir pour les faire bouger.

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