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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
25 janvier 2007

L'APHP abriterait de "Pauvres" Professeurs de médecine ?

Carton_rouge  Le parisien http://www.leparisien.com publie ce matin une série d'articles qui va faire grincer les dents de certains "Pontes" des Hôpitaux de Paris, pas tous fort heureusement (et il faut surtout éviter l'amalgame), qui usent et abusent de leur statut en confondant la pratique publique et leurs intérêts privés.

Le secteur privé à l'hopital a une histoire. L'histoire dit que cet avantage leur a été accordé pour éviter la fuite des Professeurs de l'hôpital public. Cet argument ne tient plus depuis belle lurette, pas davantage celui de la nécessité de se constituer une retraite ! Ce travers n'est pas général heureusement et beaucoup de médecins hospitaliers temps plein se dévouent à l'enseignement et à leur service sans compter...leurs sous.

Il est toujours possible à un PU-PH (Praticien universitaire-Praticien hospitalier) de quitter l'APHP (Assistance publique des hopitaux de Paris) et de s'engager dans le secteur libéral à temps plein. De rares patrons ou professeurs agrégés l'ont fait. Ils retrouvent ainsi une liberté que permet le système libéral et leur activité est parfaitement lisible. De plus, cela libèrerait quelques postes pour de jeunes praticiens brillants qui peinent à rester à l'hôpital.

Car enfin chacun peut comprendre qu'un praticien qui se partage entre "son service public" et "son secteur privé" privilégiera forcément ce dernier (qui rapporte selon les chiffres du Parisien plusieurs centaines de milliers d'euros par an à certains). Qui va comptabiliser le temps passé dans l'un et dans l'autre, en un même lieu ?

On nage en pleine hypocrisie. Une consultation privée est obtenue en quelques jours, et après plusieurs mois avec le même praticien en public, sans parler des honoraires qui depuis bien longtemps, ne connaissent plus "ni le tact", "ni la mesure" selon l'expression élégante en usage !

Ce statut à l'intérieur de l'hôpital public est inacceptable et il l'a toujours été à mon sens. Même s'il touche un nombre restreint de praticiens car c'est l'ilustration presque caricaturale d'une médecine à 2 vitesses. Le Ministre de la santé qui déplore que certains médecins refusent la CMU car c'est indigne, et j'approuve par avance les sanctions qui devraient être prises contre les contrevenants, devrait s'inquiéter très vite des privilèges exorbitants que l'APHP (c'est beaucoup une affaire parisienne) octroit à ces "pontes" en fermant les yeux sur leur pratique !

Il y a une éspèce de "Ponte" encore plus rare :

  • Celle qui trouve le temps d'être PU-PH avec un secteur privé très lucratif en y ajoutant une ou des des fonctions électives - Député par exemple, ou Conseiller régional etc.

  • Il en est même qui sont députés en province et chef de service à Paris ! Je vous laisse chercher.

Je m'exprime sur le sujet sans animosité et en pleine connaissance du milieu. Médecin spécialiste moi même travaillant dans le secteur libéral à temps partiel et exerçant depuis bientôt 3 ans le mandat de Conseiller général, je suis bien placé pour savoir que l'équilibre entre les deux n'est pas chose aisée, et qu'elle s'opère forcément aux détriments de son métier (ou de son mandat). Je ne mélange pas l'immense majorité des médecins hospitaliers et libéraux avec les quelques crapuleux qui chassent les porteurs de CMU ou les super privilégiés du secteur privé hospitalier.

Je souhaite que la Gauche revenue au pouvoir mette fin à ces pratiques d'un  autre temps et supprime le secteur privé à l'hôpital.

Un mot sur la nécessaire réforme (pas simple) du statut de l'élu :
Un problème bien réel se pose aux acteurs du secteur privé, toutes professions confondues, qui voient leur carrière professionnelle interrompue ou mise en veilleuse, au moment où ils exercent un mandat comme celui de parlementaire par exemple.
Il y a une inégalité flagrante avec les élus issus de la fonction publique au sens large qui peuvent se mettre en disponibilité.
D'où la situation encore plus inacceptable des patrons hospitaliers cumulards : Chefferie de service + cours universitaires + un mandat de député (+ un autre mandat) !
Ceux la, il faut les dénoncer sans états d'âme !

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