Les militants ont voté pour un duel à la ROYAL
Questions pour un ancien champion qui désespère ses militants :
Qui veut gagner des millions de voix ? Pas le PS, en tout cas pas celui qui s'auto-détruit en direct,
Qui veut le vote du public français ? Pas le PS, en tout cas pas celui qui vocifère sur les plateaux TV,
Qui veut du 50-50 ? Pas le PS qui croît à la nécessité d'avoir une majorité forte et crédible,
Qui veut répondre à l'urgence de la crise économique et sociale ? Pas le PS depuis la nuit de jeudi...
Militant comme les dizaines de milliers d'autres, je suis attristé du spectacle donné par mon parti. De la démocratie ouverte on est passé en quelques heures à la guerre ouverte. J'ai désormais la conviction qu'au travers du vote de jeudi, sous réserve des corrections nécessaires par la commission adhoc, les militants ont tranché en toute clarté au moins sur un point : le changement au sein du parti. On peut ensuite creuser la demande qui n'est évidemment pas univoque, mais elle est claire et le vote à 50 % pour Ségolène Royal l'exprime.
Soutien actif de Benoît Hamon, je ne me reconnais pas dans l'attelage hétéroclite autour de Martine Aubry qui ne représente lui aussi que 50 % alors qu'il devrait être très largement majoritaire si l'on additionne les votes des motions.
L'arithmétique ne fait pas l'élection et le ras le bol des militants s'est exprimé pour des raisons multiples :
D'abord dans un vote de défiance vis à vis de la coalition AUBRY-FABIUS-DSK-DELANOE-HOLLANDE. En d'autres temps, celle ci aurait obtenu plus de 80 % des votes.
Ensuite avec une envie exprimée lors des votes ROYAL et HAMON qui s'inscrivent dans la volonté exprimée de rénovation et d'un vrai changement, même si les projets sont évidemment très différents.
Enfin, dans l'incapacité des anciens leaders coalisés pour la circonstance de faire émerger en leur sein celui ou celle susceptible de réunir une large majorité du parti. C'est un échec retentissant. Les destins personnels des uns et des autres, les enjeux locaux et régionaux, le contrôle des fédérations, aura eu raison du fond.
Ostraciser Ségolène ROYAL ne fonde pas une politique, se déclarer pour certains et le temps d'un congrès à gauche toute, non plus.
Evidemment, nous ne sommes pas dupes des accords passés ici ou là avec des hommes de poids (en nombre de voix escomptées) qui ont nom Guérini (Royal) à Marseille,ou Pargneaux (Aubry) à Lille, par exemple.
Nous ne sommes pas obligés d'accepter les sorties de route d'un Jack Lang (Aubry) ou d'un Manuel Valls (Royal) contre le parti et qui font le jeu de Sarkozy. Il est même de notre devoir de socialistes de les dénoncer.
Nous n'avons pas vocation à nous faire instrumentaliser pour des enjeux de pouvoir qui ne sont plus les nôtres depuis longtemps.
Pour toutes ces raisons, j'attends avec inquiétude les résultats des réunions de la commission de recolement des votes demain et du Conseil National mardi. Il faut cependant rappeler aux "non initiés ès PS" que les membres du conseil national ont été désignés à la proportionnelle des motions et qu'en principe celui ci est (?) très favorable arithmétiquement à Martine AUBRY cqfd.
Revoter n'est à ce jour pas la solution, mais après tout pourquoi pas si le conseil national dans sa grande sagesse (?) en décider ainsi afin de clore de façon définitive cet affrontement meurtrier sans fin.
CHANGER à GAUCHE
C'est pour cela que j'ai soutenu la seule candidature qui exprime vraiment cette rupture, celle de Benoît HAMON.
Parce que je l'ai écouté attentivement lors de son passage à l'émission Ripostes, sur France 5 au cours de laquelle il a été excellent sur la crise de l'emploi face au Secrétaire d'Etat Laurent Wauquiez, j'ai envie de lui dire :
"Attention Benoît, soutenir Martine AUBRY au soir du premier tour, c'était ton droit et tu as eu raison de t'exprimer clairement. La soutenir sans retenue au delà, et au vu de la situation comme je la perçois, ce serait ignorer 50 % des camarades qui ont choisi ROYAL dont certains viennent forcément de nos rangs."