Une majorité de droite "virtuelle" et un discours improbable
La séance de ce matin au conseil général a tenu partiellement ses promesses. La droite encore mal dégrisée après sa victoire argenteuillaise a fait mine de ne pas connaître la réalité institutionnelle qui régit notre assemblée en demandant la "démission" de Didier Arnal. J'ai entendu des appels au respect de la démocratie, à l'honneur, et même dans un moment d'égarement le mot de crapulerie. Sur ce dernier qualificatif, j'ai vertement rabroué le provocateur qui s'est excusé.
J'ai patienté lors de la longue passe d'armes sur le pointillisme juridique, règlement intérieur à la main, afin de savoir s'il fallait ou non voter pour adopter l'ordre du jour. Je ne sais pas si c'était de droit ce matin, ce que j'affirme c'est que c'eût été une première. Depuis mars 2004 que je siège, nous n'avons jamais validé l'ordre du jour par un vote !
Une fois cette bataille sans intérêt terminée, nous avons pu examiner enfin les rapports. Le premier autour de la contractualisation avec les communes a donné lieu à un long débat politique et technique. J'ai été quelque peu déçu par la faiblesse des arguments de nos adversaires reconnaissant à la fois que le système du guichet d'aujourd'hui avait vécu et qu'il fallait le moderniser et le clarifier, mais pas comme ça... Certes mais comment ? Je n'ai entendu aucune proposition concrète qui puisse améliorer le rapport cadre sur lequel, avec d'autres, et l'appui de services très motivés, j'ai pu travailler pendant plusieurs mois.
L'intervention de Robert Daviot, élu de Domont et membre du grope UVO, fut le moment fort de cette matinée. Cible de toutes les attentions pour ne pas dire plus de ses collègues de groupe, il a tenu à rappeler avec beaucoup de calme et de dignité qu'il était avant tout un homme libre, libre de ses choix, libre de son vote et qu'il n'entendait en aucun cas céder au vote partisan de principe. Ce n'est pas une position nouvelle chez lui, ni un renversement d'alliance, mais cela s'inscrit dans le droit fil de ses votes favorable sur des délibérations comme RestO'collège ou l'aide au permis de conduire par exemple, que nous avons portées depuis 18 mois et qu'il estimait justes.
Didier Arnal, conscient de l'importance du rapport sur la contractualisation avec les communes qui bouleverse les habitudes prises au fil des années depuis 40 ans, et après avoir laissé le débat aller à son terme, a choisi, avec justesse je crois, de reporter le vote en confiant à un groupe de travail paritaire le soin de répondre à certaines interrogations exprimées ou de lever certaines incompréhensions. Bref des amendement éventuels et de la pédagogie. J'en suis d'accord à la condition de respecter l'esprit du rapport, c'est à dire la fin de la logique de guichet et l'équité entre les valdoisiens. Il sera intéressant de voir la capacité de ce groupe à améliorer le rapport dans un délai nécessairement contraint si l'on veut enfin avancer sur ce sujet essentiel pour aider à l'investissement des communes. Ceux qui rêveraient sans le dire d'un enterrement définitif en seront pour leurs frais, ils peuvent compter sur moi pour le leur rappeler.
Tous les autres rapports ont été votés à l'unanimité. J'en suis heureux pour au moins deux d'entre eux de mon domaine de compétence, l'Education : le plan numérique des collèges et la mise en place progressive d'une nouvelle politique de restauration.
On a vu que la "majorité politique" à très forte ossature UMP n'était que virtuelle et que l'équilibre des forces en présence était en réalité total. Et ce n'est pas le discours liminaire improbable d'Arnaud Bazin relayé par François Scellier sur le seul slogan "Arnal démission" qui changera cette réalité objective.
Un mot personnel car j'ai lu des commentaires peu ragoutants de certains "habitués" de mon blog. Comme je ne suis pas attaché à mes responsabilités pour les indemnités qui s'y rattachent et que je perçois comme tout un chacun dans le strict respect de la loi, je ne suis pas davantage attaché aux épaulettes de vice-président pour paraître. Ce qui m'interesse, c'est la réflexion, la proposition, le débat et l'action. J'ai les convictions bien à gauche et l'exercice des reponsabilités au sein de l'exécutif départemental m'a permis d'essayer de les mettre en oeuvre concrètement tout en participant à une belle aventure à la fois personnelle et collective. Travailler (beaucoup) depuis 18 mois à la mise en place du quotient familial et à la réforme dans la restauration de nos collèges, lancer le plan numérique des collèges, l'aide au permis de conduire, la réforme nécessaire de l'aide à la vidéosurveillance, la contractualisation avec les communes, et d'autre actions de moindre visibilité mais toutes aussi utiles, voilà ma tasse de thé et j'en suis plutôt fier.
A delà de la majorité "virtuelle" dont se glorifie la droite et son discours improbable (en droit) sur 'l'illégitimité" de Didier Arnal, il reste surtout beaucoup de boulot à faire, beaucoup d'énergie à dépenser au sein d'une majorité de projets à défaut d'être une majorité numériquement estampillée. Si je peux continuer à y prendre ma part, je le ferai au service du seul intérêt général et de mes convictions.