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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
9 août 2005

Sécheresse et Gestion de l'eau

Le 09 août 2005 :

La sécheresse qui sévit actuellement la France ne résulte pas seulement de conditions météorologiques défavorables mais également d'une gestion de l'eau "archaïque", estime l'Union fédérale des consommateurs (UFC)http://www.quechoisir.org

Dans une étude publiée mardi, l'UFC-Que choisir dénonce le recours excessif, selon elle, à l'irrigation agricole et une politique au coup par coup trop sensible aux "dérives" des lobbies locaux.

"Il est désormais établi que l'eau devient une ressource rare en France. Il est donc plus que temps d'en finir avec la politique des restrictions d'eau de dernière minute", estime-t-elle.

Actuellement, 67 départements métropolitains sont concernés par les limitations de l'usage de l'eau décidées par les préfets pour faire face à une sécheresse qui s'apparente, dans au moins trois régions, à celle de 1976.

Or, selon l'UFC-Que Choisir, la sécheresse est beaucoup plus sévère dans les territoires qui concentrent une grande part de l'irrigation agricole.

"La sécheresse est localisée dans les régions d'Aquitaine, du Midi-Pyrénées, des Pays de Loire, du Poitou-Charentes et de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur. Ces régions concentrent une large part de l'irrigation agricole et, notamment du maïs irrigué", écrit-elle.

"En Midi-Pyrénées par exemple, l'irrigation agricole représente plus de 90 % de la consommation nette d'eau. Un constat lucide s'impose: la carte de la sécheresse se confond avec la carte de l'irrigation agricole", ajoute-t-elle.

CREATION D'UNE ECOTAXE ?

Dans le fil de ses critiques sur la future loi sur l'eau, qui sera présentée à l'Assemblée nationale au début 2006, l'association s'en prend à la gestion des agences de l'eau, chargées de gérer les ressources au niveau des grands bassins.

Selon son étude, ces dernières utilisent mal leur principal outil de régulation: la redevance indexée sur le volume de consommation qui, par l'incitation financière, peut amener les irriguants à modérer leur prélèvement d'eau.

"Il apparaît que la redevance des irriguants est particulièrement faible dans les régions gravement touchées par la sécheresse et où les surfaces irrigués sont élevées. Par exemple, l'irrigation est six fois moins taxée en Midi-Pyrénées (très touché par la sécheresse) qu'elle ne l'est dans le Nord-Pas-de-Calais (aucune sécheresse)", dit-elle.

Pour l'UFC-Que Choisir, ce paradoxe "démontre que les pouvoirs publics préfèrent accorder un système dérogatoire à certaines productions agricoles, au détriment de la protection des ressources aquatiques".

Elle préconise en conséquence la création d'une "écotaxe antisécheresse" qui inciterait le monde agricole à moins irriguer, voire à changer de cultures.

Autre proposition : harmoniser les redevances pour mettre fin aux "dérives localistes" des agences de l'eau et jeter les bases d'une politique nationale de l'eau.

Enfin, l'association réclame un contrôle des agences de l'eau par la représentation nationale. Les coefficients de redevances des agences de l'eau seraient votés chaque année par le Parlement.

"Le contrôle du Parlement permettra à la représentation nationale de prévenir des dérogations locales qui nuisent à l'environnement et qui sont contraires à l'intérêt général", assure-t-elle.
http://www.liberation.fr

Quelques chiffres parus dans le Monde daté du 10 août

Ressources : 33 milliards de m3 d'eau sont prélevés chaque année en France métropolitaine, sur un total de 175 milliards de m3 de précipitations qui alimentent les réserves d'eau douce, selon les statistiques publiées par l'Institut français de l'environnement (IFEN).
Le volume global prélevé est stable depuis le début des années 1990. Au niveau des consommations réelles d'eau :

  • l'agriculture représente 68 % du total
  • l'eau potable, 24 %
  • l'industrie, 5 %
  • l'énergie, 3 %.

Irrigation : 2,63 millions d'hectares de terres agricoles étaient irrigués en France en 2000, contre 0,8 million en 1970.
Au total, 5,7 % de la surface agricole utilisée (SAU) est irriguée, la grande majorité des terres étant occupées par des cultures pluviales. L'irrigation est majoritairement utilisée pour le maïs, culture pour laquelle l'arrosage s'effectue en été. Les surfaces irriguées se situent principalement en Aquitaine, dans les vallées de la Garonne et du Rhône, en Beauce, en Poitou-Charentes et dans les Pays-de-la-Loire.

Europe : les pays nordiques possèdent les plus grandes ressources en eau, avec une moyenne dépassant 20 000 m3 par habitant. La France, avec 3 265 m3 d'eau par habitant, se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne (environ 4 000 m3/habitant). Elle prélève un cinquième environ de ses ressources, alors que certains pays effectuent une exploitation intense de leurs ressources : 46 % du volume total en Belgique, 32 % en Italie, 23 % en Espagne, 22 % en Allemagne.


Le 05 août 2005

Les agences de l'eau distinguent les prélèvements, qui correspondent à la quantité d'eau prise dans le milieu naturel, de la consommation nette, qui évalue les quantités prélevées, mais non renvoyées dans la nature après usage. L'agriculture représente 68 % de la consommation nette de l'eau en France, mais seulement 11 % des prélèvements. L'énergie représente 59 % des prélèvements mais 3 % de la consommation nette (les centrales nucléaires rejettent l'eau utilisée dans les fleuves). 18% des prélèvements sont dus à l'eau potable (24 % consommation nette), 12 % à l'industrie (5 % de la consommation).
http://www.liberation.fr


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