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Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
31 octobre 2006

Le O % n'existe pas sauf dans les yaourts du même nom !

YaourtYaourtO % Il n'existe ni en terme d'emploi, ni en terme de violence.
Le chomage baisse selon les chiffres officiels.
Tant mieux si cela correspond bien à des créations d'emplois pérennes.

Passer sous la barre en % de 10, 9, 8 etc. n'a pour l'instant aucun sens pour le commun des mortels en recherche d'emploi.

Responsable d'un service de santé au travail (Nouvelle appelation de la Médecine du travail) autonome d'une grande entreprise d'assurances, je vois passer beaucoup de jeunes et de moins jeunes en CDD, beaucoup de contrats en alternance, mais peu de CDI.Quand on prend le temps de refaire avec ces salariés leur parcours professionnel, beaucoup sont diplômés et la plupart n'ont jamais connus d'emploi à durée indeterminée. Ils ont multipié les CDD, l'interim et relativement peu de périodes blanches, probablement parce que ce secteur d'activité (Assurances - Bancassurance - Mutuelles) est porteur.
Mais ils rêvent tous, presque sans exception, de décrocher un contrat à durée indeterminée pour pouvoir "se poser" disent ils et construire leur vie.

La discrimination au faciès ou sur le nom de famille à l'embauche ne fait partie de mon quotidien et c'est tout à l'honneur de l'entreprise que je connais. Tout n'y est pas rose, loin s'en faut et loin de moi l'idée de généraliser. Je le dis d'autant plus tranquillement que je suis très vigilant sur ces problèmes, hostile au CV anonyme et partisan de sanctions très lourdes pour toutes les entreprises qui commettraient un délit ou plutôt un "déni" d'embauche au faciés.

Je suis convaincu que le processus de "banalisation" des candidatures est engagé et qu'il ne s'arrêtera plus. La diversité est en marche avec des difficultés majeures dans certains territoires, et le Val d'Oise  de ce point de vue avec la Seine saint Denis est un véritable laboratoire. Des entreprises (comme la mienne) y ont installé leurs sièges sociaux, pas pour faire de la mixité mais pour des raisons de proximité avec Paris, de coût du foncier, de surfaces disponibles ou d'incitations. Leur logique est avant tout économique, mais elles trouvent également sur place beaucoup de jeunes volontaires et motivés qu'elles commencent à embaucher.

J'ai envie d'évoquer aussi ce soir le drame de Marseille et l'action irresponsable et irréparable pour la victime de quelques uns dont on nous dit qu'ils seraient jeunes et déjà entre les mais de la police - peut être - mais seule la justice le dira. Ce drame vécu par cette  jeune femme braque encore une fois le projecteur dans le mauvais sens, "dans la gueule" de ceux qui aspirent juste à vivre dignement et à prendre un bus pour rentrer chez eux en toute sécurité.

J'ai l'impression que ces situations répétitives ressemblent furieusement à un interrogatoire sans fin, avec la recherche d'une sorte de "faute collective" du quartier, qualifié un jour de "quartier sensible" et le lendemain de "zone de non droit".

Mais un quartier populaire, c'est avant tout un lieu vivant, avec des difficultés importantes dans certains cas, et de la  violence parfois, mais pas seulement ! C'est un concentré de vies singulières, avec des nouveaux nés que l'on fête, des amoureux ou de amants qui se cachent, des gens qui pleurent leurs morts ou vivent la maladie, bref des femmes et des hommes de tous âges, de toute couleur, de toute religion qui aspirent juste à vivre loin du "loft permanent" des caméras de télé, des sirènes de police, et des discours formatés.

L'Etat leur doit d'abord l'égalité, la dignité et le respect. Il leur doit l'éducation, des services publics de qualité, la sécurité et la police y a toute sa place. Mais la police ne remplace ni les profs, ni les éducateurs qui manquent, ni les commerçants ou les personnels de santé fatigués qui désertent.

La confiance est très ténue.C'est un capital patiemment amassé qui peut se déliter très vite, tellement il est fragile. Sarkozy est le protyotype du bulldozer qui a détruit plus qu'il n'a construit avec un discours de conquête qui aujourd'hui a failli. Avec les  jeunes de ces quartiers, c'est évident, et les moins jeunes désormais, le lien est rompu. Sans confiance, le discours sur l'Etat de droit et l'Etat républicain ne vaut rien.

Renouer les liens prendra du temps mais aurons nous le temps nécessaire avec la mise en scène de la violence ? Cette violence, non seulement je ne nie pas, mais je la dénonce comme un défi majeur qu'affronte notre société démocratique.

Certains n'y ayant pas intérêt s'apprêtent à jouer la politique du pire car elle sert leur dessin. Je souhaite surtout qu'elle scelle définitivement leur destin et leur fin politque.

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