Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
15 mars 2006

CPE : Plus la mobilisation grandit et plus le Gouvernement s'enferme !

  • Ils ne voient rien !

  • Ils n'entendent rien !

  • Ils ne comprennent rien !

Ce matin ,lors du Conseil des ministres, et si l'on en croit les media, le Président Chirac devrait conforter son Premier Ministre et son Gouvernement dans ses choix : Imposer le CPE, ce contrat précaire que rejette l'ensemble de la jeunesse, ce contrat voté par la seule UMP qui dcertes détient la majorité absolue à l'assemblée nationale depuis 2002, mais qui se retrouve, sur ce dossier et bien d'autres, très minoritaire dans le pays.

J'ai le sentiment de retrouver, élargie à l'ensemble de la majorité, la catastrophique prestation de Chirac face aux jeunes lors du débat télévisé sur le réferendum sur la constitution européenne. Déjà certains jeunes sur le plateau avaient exprimé plus ou moins adroitement leurs craintes mélangées d'angoisse face à un monde qui change. Que l'on ait été à l'époque pour ou contre le traité lui même (j'ai voté pour) on ne pouvait qu'être affligé par l'attitude du Président qui manifestement, et comme il l'a dit lui même clairement, ne comprenait rien à la jeunesse de notre pays.

Bis repetita ! Et ce n'est pas nouveau. Il faut d'urgence les voir, les entendre et les comprendre, et pas seulement les jeunes lycéens ou étudiants qui manifestent aujourd'hui mais aussi ceux qui d'une autre manière étaient dans la rue en novembre (Et comprendre, cela ne veut pas dire excuser les dégradations et les exactions).

La Gauche depuis le début de la mobilisation contre le CPE est présente, tant mieux. Il faudra proposer demain une alternative politique crédible à ces jeunes qui de novembre à mars expriment leus difficultés et celles de leurs parents.
Ils sont peu politisés et souvent méfiants. A nous de les convaincre d'investir le champ politique  et de s'engager !


Lire l'interview d'Anna Muxel (directrice de recherche au Cevipof -Sciences-Po Paris). par Luc Bronner dans le Monde du 14 mars :
Pourquoi, sur le CPE, les étudiants sont-ils plus actifs que d'autres catégories moins favorisées, pourtant plus directement touchées par la précarité ?
N'oubliez pas qu'on a entendu d'autres catégories pendant les émeutes de novembre 2005 ! Mais la participation est toujours plus active parmi les individus, jeunes ou pas, qui sont les plus diplômés. Et les étudiants participent davantage, sous une forme conventionnelle (vote) ou non (manifestation), que la jeunesse ayant quitté le système scolaire. Aujourd'hui, à travers les manifestations contre le CPE, ceux qui sont les plus dotés scolairement disent leur crainte par rapport à l'emploi. Hier, pendant les "violences urbaines", c'étaient les jeunes au plus bas de l'échelle des diplômes qui manifestaient pour exprimer leur mal être et leur désir d'intégration. Derrière tout cela, on voit une angoisse existentielle, partagée par les parents, quant à l'entrée dans le monde adulte. Or, sur le fond, nous sommes dans une impasse : la situation actuelle est inacceptable, avec un taux de chômage considérable, mais les réformes tentées par les politiques sont refusées les unes après les autres par la jeunesse, dans un réflexe de protection ou de défense.

La jeunesse serait-elle conservatrice ?
Il y a des mobilisations récurrentes des jeunes quelle que soit la réforme, quel que soit le gouvernement. On a sans doute connu le creux de la vague au début des années 1980, mais, depuis, celles-ci sont régulières : en 1986, en 1990, en 1994, en 1998 ou en 2005, contre la loi Fillon. Elles interviennent le plus souvent sur des questions scolaires ou universitaires, mais traduisent une préoccupation majeure, plus large, quant à la réalité du chômage et à l'articulation entre le système de formation et le monde du travail. Le sociologue Jean-Louis Missika a parlé de "politisation négative" pour marquer la tendance des individus à se mobiliser contre : on est politisé négativement, en réaction à un projet, même quand le statu quo est peu défendable. Les jeunes demandent le retrait du CPE, mais ne proposent rien d'autre : ce n'est d'ailleurs pas à eux de trouver des solutions, mais aux politiques et au monde de l'entreprise.

Les hommes politiques sont habituellement très prudents vis-à-vis de la jeunesse...
Ils ont toujours eu peur des jeunes, parce qu'ils ont des réactions imprévisibles. Aujourd'hui, on a un tiers ou la moitié des universités touchées : il faut être attentif à ce qui va se passer, d'autres catégories peuvent s'agréger pour contester le gouvernement. Depuis plusieurs années, les Français sont, dans l'ensemble, assez mécontents, comme le montrent les nombreux votes sanctions : le 22 avril 2002 et la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, les élections régionales, le référendum sur la Constitution européenne. Les jeunes aussi traduisent leur ressentiment : ils s'abstiennent plus que les autres et, lorsqu'ils votent, ils n'hésitent pas à sanctionner les gouvernements, comme en 2002, où M. Chirac et M. Jospin avaient obtenu parmi les 18-24 ans le même score que M. Le Pen (13 %) ou que les partis d'extrême gauche (13 % aussi).

La participation à des manifestations peut-elle déboucher sur un engagement plus durable ?
Il faut distinguer la participation, la mobilisation et l'engagement. On peut participer à une mobilisation collective sans devenir militant, que ce soit pour un parti ou un syndicat. N'idéalisons pas les années 1960 ou 1970 : à l'époque non plus, l'engagement n'était pas très répandu après des manifestations. Chaque génération nouvelle a de fortes chances de croiser une mobilisation à un moment de son parcours. D'ailleurs, un nombre important de jeunes s'engage dans l'altermondialisme, un enjeu politique qui les rassemble. Les plus militants d'entre eux se retrouvent ainsi contre le CPE, vécu comme la traduction concrète d'une vision libérale du marché du travail où la recherche de flexibilité l'emporte.


Publicité
Publicité
Commentaires
Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
Publicité
Gérard SEBAOUN - Conseiller municipal de Franconville
Archives
Publicité