Ombres et Lumière sur le Sarkotour : Prochaine étape Tripoli

LIBRES après 8 ans, enfin ! Qui pourrait ne pas se réjouir de la bonne nouvelle ? Personne évidemment.

Leurs vies ont basculé un jour ordinaire, 6 vies catapultées dans l'horreur des prisons libyennes, prises dans les filets  d'intérêts sordides, sur fond de malheur absolu, la mort lente d'enfants atteints du SIDA.

Le dénouement est heureux. Il est naturellement médiatique comme le sont désormais tous les évènements qui font le tour de la planète en "direct live".
C'est un éternel recommencement : Des retrouvailles émouvantes qui tirent les larmes (comment pourrait il en être autrement ?), la présence indécente de caméras qui s'attardent, une mise en scène sobre ou pas, avec des personnalités, humbles ou grandiloquentes, c'est selon.
Des images vues des dizaines de fois, des histoires similaires, celle ci ayant la particularité d'une durée de détention exceptionnellement longue et un arrière plan politique peu ragoûtant sur lequel nos pauvres otages ne peuvent rien.

Toute parole, toute tentative de sortir de ce piège médiatique, toute critique de cette réjouissance planétaire est risquée car elle va à l'encontre du consensus légitime : Fêter la libération des otages, puisqu'il faut bien les appeler ainsi.

Notre Président, nouveau monarque médiatique se devait d'en être. Je ne sais pas comment qualifier son intrusion dans cette affaire ?

• Quelle fut la part "spontanée" et sans arrière pensée de son action ? 
• Quelle fut la part du marchandage et qu'a-t-on échangé ? 
• Comment qualifier les rôles très inhabituels dans notre République joués par la femme du Président et le Secrétaire général de l'Elysée, au delà de la couverture de Paris Match ?
• Est-ce une nouvelle ère diplomatique qui s'ouvre ? Il y a matière à s'interroger.

Je sais que ce billet en irritera plus d'un qui y liront une attaque, une de plus contre Nicolas Sarkozy. Je ne suis pas du tout convaincu de la sincérité de l'homme, et qu'il soit devenu Président de la République n'y change rien. Tout homme qui se mettrait en scène à ce point ne se conduirait plus en homme public mais plutôt en femme du même nom, et disant cela, j'ai le sentiment de faire injure à ces dernières.

Cette présence permanente sur tous les sujets, l'omnipotence de l'image, et des média "bienveillants" au prétexte de la fonction, m'est insupportable. Et pour rire, je dirais que s'il devait rester demain un seul Socialiste "obtus et non sarkozyste", je revendiquerais l'honneur d'être celui là.
Que nos adversaires ne se réjouissent pas trop vite ! Au delà des sondages louangeurs, les "obtus" comme moi sont encore très très nombreux !

Comments

[LOIZ]

" Tout homme qui se mettrait en scène à ce point ne se conduirait plus en homme public mais plutôt en femme du même nom, et disant cela, j'ai le sentiment de faire injure à ces dernières" : quelle belle envolée rhétorique digne des "Châtiments"... Mais c'est qu'il ne l'apprécie pas du tout, le " président- de-tous-les-Français-même de -ceux- qui n'ont-pas-voté-pour-lui"...Allez, moi aussi, il m'énerve le petit Vizir, mais enfin, il nage dans son état de grâce ; laissons le comme Hannibal, se vautrer somptueusement dans les délices de Capoue, puisqu'ils sont sans lendemains ...