Journal Février 2003

L'envers du décor

L'année 2002 s'est achevée selon les sondages sur un satisfecit prudent donné par les Français au nouveau gouvernement. Derrière la scène occupée 24 h sur 24 par Sarkozy, star incontestée de média souvent serviles, le gouvernement "bonhomme" de Raffarin, avec l'appui d'une majorité absolue à l'assemblée, multiplie les décisions antisociales qui elles ne font pas la une du 20 h.

Le chômage en hausse est redevenu la première préoccupation des familles. Seule l'envolée des radiations administratives à l'ANPE permet de masquer partiellement les chiffres. Il augmente en Ile de France et dans toutes les régions, chez les jeunes et chez les cadres. Il atteint 2,7 millions si on inclue les demandeurs d'emploi ayant exercé « un petit boulot » en attendant un emploi stable. L'emploi précaire progresse et les plans sociaux se multiplient.

Alors que les économistes restent sceptiques sur la croissance et l'emploi, le gouvernement prend des mesures marquées du sceau de l'idéologie, avec un goût de revanche sociale :

• La suppression des emplois jeunes

• La suppression de 20 000 postes d'aide éducateurs

• La suppression de 5600 postes de surveillants dans l'Education nationale

• La fin des 35 heures désormais inaccessibles à ceux qui n'y sont pas

• Le Raccourcissement des délais de licenciement par la suspension d'articles de la loi de modernisation sociale.

Si le gouvernement a refusé une hausse du SMIC au-delà des 2,4 % légaux, il a fait preuve de largesses bien ciblées : La baisse d'impôts favorable aux français les plus aisés  et l'augmentation de près de 70 % des salaires ministériels !

Après avoir abusivement chargé la barque de son prédécesseur, le Premier Ministre a bouclé son budget (basé sur une croissance à 2,5 %, irréaliste aux dires de tous les experts et du Medef !) en coupant dans les crédits de l'éducation, de la recherche ou de la culture…Nous n'oublions pas que le Président Chirac reste l'inspirateur de la politique gouvernementale, même s'il a choisi de communiquer sur l'insécurité routière, le cancer et l'accueil des handicapés, thèmes consensuels auxquels comme vous, nous adhérons.

Mais alors que penser quand on annule le 9 novembre des crédits 2002 destinés à l'accès à l'autonomie des élèves handicapés ou quand la majorité UMP adopte le16, à 3 heures du matin, un amendement réduisant les droits sur les alcools pour les bouilleurs de crus. Dérapages ou duplicité ?

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